Un lieu à soi à partager

A tranquil misty bog lake landscape captured at dawn with serene reflections. Un lieu pour soi

Ecrire pour soi…

Cette page aurait pu s’intituler « Qui suis-je ».
Mais ce blog n’est ni un journal intime ni un réseau social. Il n’est pas un espace qui distille le secret des confidences, ni un lieu où se cultive la représentation de soi.  Ce blog naît d’un besoin, d’un manque, d’une nécessité plus profonde. Celui d’écrire pour soi et non sur soi. Bien sûr, d’autres l’ont formulé avant moi. Virginia Woolf en revendiquant « son lieu à soi » représente un modèle, une voix qui continue d’ouvrir la voie. Les temps ont changé et aujourd’hui l’écran d’ordinateur s’est substitué à la chambre, démultipliant ces lieux à soi. Pour le meilleur comme pour le pire

Démêler la pelote de laine

Je ne cherche pas à ajouter une voix à la cacophonie de la toile. Ce bruit m’épuise, me disperse et m’égare. J’écris d’abord pour moi. Pour tenter de remettre un peu d’ordre dans le remue-méninge de mes pensées, je cherche à démêler cette pelote de laine géante qu’un mauvais génie, ou peut-être un chat malicieux, a joyeusement embrouillée. Je ne serais pas seule dans cette tâche. Des amis nombreux m’accompagneront, me soutiendront. Certains portent des noms illustres, d’autres moins connus ou parfaitement inconnus n’en seront pas moins précieux.

Ecrire pour soi en bonne compagnie

Je n’écris pas pour plaire. Je ne cherche pas à produire du contenu pour un public ou pour le dieu Google. Il est possible qu’au cours de ma route, l’écho de mon écriture trouve une oreille sensible, qu’une voix amie me parvienne, et que, complices, nous cheminions un moment ensemble. Tant mieux ! Car cela signifie que ma parole porte en elle un bout d’humanité. Peut-être, éclairera -t-elle d’un éclat singulier un détail enfoui de ce monde façonné par l’homme et qui pourtant ne cesse de fasciner et de surprendre.

Un lieu d’écriture : la joie exigeante du mot juste

Je pars d’un espace intérieur. Ce blog se veut un laboratoire, un lieu de recherche et de tâtonnements. Je cherche les bons mots, les mots justes, sans flagornerie ni démonstration de style. Il y aura des essais, des hésitations, des détours, mais toujours portés par une exigence : celle d’être précise, élégante et sincère. Et si, au détour d’une phrase, l’humour pointait son gros nez rouge, il serait accueilli par un grand éclat de rire.
Le plaisir d’écrire est important, mais ne suffit pas. Je veux une langue pleine, généreuse, habitée. Equivoque aussi. Elle doit refléter la complexité du monde y compris dans ses incohérences. A l’image de mes propres tiraillements. Je veux faire du combat contre les discours creux mon cheval de bataille. Un combat âpre, difficile, ingrat à l’heure où tout pousse à capituler, à céder à la facilité et à choisir le chemin balisé, confortable et rassurant. Une pente si aisée à emprunter.

Interroger le monde, et non pas bâtir des systèmes

Ce blog ne parlera pas d’actualité. Non pas que je sois indifférente à la marche du monde, mais ce terrain me semble trop glissant. D’autres personnes plus compétentes sont bien plus légitimes pour en parler. Exprimer des opinions ou éprouver des émotions ne me confèrent pas le rôle d’experte. Pour le dire autrement, je ne souhaite pas ajouter ma voix au vacarme de cette tour de Babel que représentent les réseaux sociaux. Je puiserai plutôt la matière de mon écriture dans le socle commun de l’humanité :  la nature, la culture, les regards croisés, les micro-événements de la vie de tous les jours. Je veux interroger le monde, et non pas bâtir des systèmes qui prétendent l’expliquer dans le moindre de ses détails et recoins. Je veux que le monde garde ses mystères.
Ce blog est une façon de me sauver. Je veux ralentir le temps, redonner de la valeur à ce qui semble insignifiant, évanescent, infime. Trouver un espace à l’écart pour tricoter, point après point, le fil tremblant d’une vie fragile et emmêlée. Ce n’est pas une fuite, mais un instinct de survie : celui de se sentir vivante, malgré tout.

Découvrez les (nouvelles) lettres persanes

Vous y lirez des textes courts où le narrateur s’amuse à poser sur le monde un regard faussement ingénu ou franchement émerveillé. Le frottement des mœurs et des coutumes devient une invitation à questionner nos certitudes, à bousculer nos préjugés. Clin d’œil assumé à Montesquieu. Le dépaysement est à portée de clic… ou juste derrière la porte d’à côté.